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Trogne, l'arbre têtard

Le long de petits ruisseaux, il arrive de croiser de drôles de silhouettes qui découpent le paysage: des troncs d’arbres coupés à hauteur d’homme, desquels s’échappe une multitude de branches. C’est ce qu’on appelle une trogne ou un arbre têtard. Cette forme particulière est due à un ancien mode d’exploitation, l’étrognage, qui permettait, grâce à des tailles périodiques, de fournir de manière constante du bois et du fourrage.


Les trognes, surnommés "le pétrole des campagnes", ne sont pas qu’une curiosité végétale, mais également étymologique. Instinctivement, on rapprocherait «trogne» du mot tronc. Mais le mot découle du gaulois trugna qui signifie nez ou museau. Les arbres têtards sont majoritairement dus à l’intervention humaine; néanmoins, ce phénomène peut également se produire naturellement, à la suite d’une attaque de gel ou d’une blessure de foudre. Et ce sont de véritables refuges à biodiversité. Le tronc de la trogne, avec les années, à tendance à se creuser et offre de beaux logis à une ribambelle d'insectes, d'animaux et d'oiseaux. Ce n'est pas tout: à l'intérieur de ce tronc, le bois en décomposition et les feuilles donnent ce que l'on appelle le "sang de trogne", un formidable terreau qui était utilisé pour faire lever les semis.





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