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Le tussilage, ascenseur à parachutistes


Ça sent très fort le printemps! La preuve? Les fleurs dorées du tussilage ont commencé à pointer le bout de leur nez jaune. Cette Astéracée est reconnaissable à sa tige recouverte d’écailles brunâtres. A la campagne, on la surnomme «taconnet». Son nom allemand de Huflattich, petit pas-d’âne, a été inspiré par la forme de sabot de sa feuille palmée.


Le tussilage est utilisé depuis la nuit des temps pour traiter les toux.

Saviez-vous que le tussilage est un original, qui vit à contre-courant? En effet, contrairement aux autres plantes, ses feuilles n’apparaissent qu’en fin de floraison. Ce qui lui vaut le sobriquet de filius ante patrem, littéralement le fils avant le père. Comprenez que le rejeton, incarné par la fleur, apparaît avant son géniteur, symbolisé par la feuille. Cette stratégie s’explique par les lieux où le «tacouet» se développe, des endroits plutôt inattendus. Cette plante est dite pionnière, c’est-à-dire qu’elle colonise décombres et terrains vagues, enrichissant les sols pauvres et vierges qui ont été remués et sont dépourvus de végétation. Si elle portait déjà ses larges feuilles à ce stade, les graines risqueraient de s’y échouer et ne parviendraient pas à germer. Malin, le tussilage!


Mais ce n’est pas sa seule ruse. Une fois à maturité, le tussilage déploie sa tige qui grimpe en hauteur, comme une antenne télescopique. On peut observer le phénomène en quelques jours. Cette élévation permet aux graines – les fruits sont des akènes munis d’une aigrette et font penser à de petits parachutistes – de décoller de plus haut et d’ainsi augmenter leurs chances de dispersion.


Le tussilage est utilisé depuis la nuit des temps pour traiter les toux. Son nom est d’ailleurs issu du latin tussis, la toux, et agere, éloigner. Les Grecs l’appelaient «bèchion», littéralement toux. Il est particulièrement indiqué en cas d’irritation des bronches. On peut l’utiliser sous forme de tisane ou de teinture-mère. On pourra également en faire un miel. La recette détaillée figure dans le livre «Les secrets du druide – Voyage dans l’herbier médicinal de Claude Roggen», page 94, ISBN 978-2-9701088-0-1 (lien vers la maison d'édition).




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