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Journal de bord

#ASDLS - Etape 1

aux sources de la sarine

De Kallnach à Gümmenen, dimanche 20 mars 2022

Pourquoi remonter la Sarine de son embouchure dans l’Aar au Col du Sanetsch, et ne pas faire le voyage en sens inverse, de la montagne à la plaine, dans le sens du courant de l’eau? Ce choix trouve bien sûr son explication dans le titre de l’aventure, baptisée «Aux sources de la Sarine». Cette expérience à la rencontre d’un mythe (incarné par la rivière) se veut une forme de voyage initiatique, un retour aux sources, un moment hors du commun. Bien avant de le vivre, on en parle, comme si l’on avait fixé un rendez-vous important. A la façon du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle ou du tour des Dents du Midi, on sait déjà qu’il sera une parenthèse, qui créera des souvenirs et laissera une emprunte particulière dans notre mémoire.
Notre périple débute à Kallnach, Chouchignies en français, une commune bernoise de 2'200 habitants. Faisant partie de l’arrondissement du Seeland et située sur la ligne ferroviaire d’Aarberg-Chiètres, elle englobe Golaten. On profite de la traversée du village pour admirer les magnifiques fermes bernoises à l’architecture rustique si typique: du bois, d’imposantes toitures, des charpentes agrémentés de motifs. Bientôt, notre chemin rejoint l’Aar, qu’on va suivre sur plusieurs kilomètres, jusqu’à l’embouchure de la Sarine. Long de 288 km, cet affluent de rive gauche du Rhin prend sa source dans le massif de l’Aar-Gothard, dans les entrailles des glaciers du Finsteraarhorn, qui culmine à 4'245 m d’altitude. Il se jette dans le Rhin à Koblenz (AG).
 
En longeant le Stausee Niederried, un bassin de rétention de plus de 150 hectares en forme de zone alluviale sur l’Aar, on découvre un paysage sauvage, qui abrite des trésors de biodiversité. Un groupe d’ornithologues scrute les environs à la longue vue, alors qu’un pouillot véloce s’en donne à cœur joie : il répète inlassablement son célèbre tsip-tsap tsip-tsap, qui lui a valu le surnom de de compteur d’écus. On pourrait croire que le pic vert lui répond d’un rire moqueur.
 
Un panneau vert marque l’entrée de la réserve naturelle de Niederried-Oltigenmatt. Avec ses roselières et ses peuplements de laîches étendues, cette zone classée d’importance nationale accueille chaque hiver quelques 10'000 oiseaux aquatiques. Nos pieds s’enfoncent dans le sable; on se croirait en Camargue, ou à plusieurs milliers de kilomètres de la Suisse tant le décor et l’atmosphère du lieu sont dépaysants. Arbres couchés et troncs taillés à la façon Caran d’Ach, les castors ne sont pas très loin…
 
Ça y est: nous y voici! Au bout de la réserve naturelle, on aperçoit une embouchure. C’est la Sarine, qui vient finir sa course dans l’Aar. La petite goutte d’eau qui a vu le jour au col du Sanetsch, jaillissant de la montagne et donnant naissance à la Sarine, a parcouru 126 km jusqu’à ce point précis où elle perd son identité, unissant sa destinée à celle de son grand frère, l’Aar. Au fil de son périple, la Sarine a traversé quatre cantons et donné son nom à des régions comme le Saanenland ou le district de la Sarine. Elle a accueilli en son lit l’Hongrin, la Trême, la Sionge, la Glâne ou encore la Singine. C’est à son tour de se glisser dans les bras d’un autre ; cet autre qui la conduira jusqu’à la mer du Nord.
 
Notre première étape «Aux sources de la Sarine» touche à sa fin. Elle a pour point de chute Gümmenen, une localité de la commune bernoise de Mühleberg, situé à 476 m d’altitude, sur la rive droite de la Sarine.
Portrait de la Sarine: une rivière légendaire

 

• Rivière suisse, affluent de l’Aar. Fait partie du bassin collecteur du Rhin.
• Longueur : 126 km / Dénivelé : 1847 m
• Bassin : 1'892 km2 / Débit moyen : 19,8 m3/s 
• Prend sa source en terres valaisannes, au col du Sanetsch (en français col de Sénin), à 2310 m d’altitude, sur la commune de Savièse. Issu du glacier de Tsanfleuron, qui couronne le massif des Diablerets.
• Se jette dans l’Aar à Golaten (BE) à 463 m d’altitude.
• Traverse 4 cantons : Valais (6,5 km), Berne (27,5), Vaud (16 km), Fribourg (majoritaire, env. 70 km – un de ses districts porte son nom)
• Principaux affluents : Glâne, Jogne, Singine
      o Sur rive gauche : Hongrin, Trême, Siong, Glâne, Sonnaz
      o Sur rive droite : Jogne, Gérine, Gottéron, Singine
• Formation lors de la dernière glaciation, appelée glaciation de Würm (-115’00 à -11'700)
• Origine étymologique : du celte SEGANONA, la forte. Evolution à travers les âges : Sanona (XIe s.), Sanuna (XIIe s.), Senona (XIIIe s.), Sarona (XIVe s.) et Sarina (XVe s.). En patois valaisan, Chareina, littéralement la «sereine». En patois fribourgeois Charnà. En allemand Saane (a donné son nom au Saanenland).
• On tire profit de la force de la Sarine : nombreux ouvrages hydrauliques. Barrages, conduites forcées et turbines fractionnent la Sarine en 7 parties. 
• La Sarine devient à 6 reprises lac: 
     o Lac de Sénin/Sanetschsee (barrage du Sanetsch)
     o Lac du Vernex (barrage de Rossinière)
     o Lac de Lessoc (barrage de Lessoc)
     o Lac de la Gruyère (barrage de Rossens)
     o Lac de Pérolles (barrage de la Maigrauge)
     o Lac de Schiffenen (barrage de Schiffenen)

Argousier aux sources de la sarine
L’argousier, un arbuste vitaminé

L’argousier est un arbuste épineux pionnier, qui apprécie spécialement les sols sablonneux des rives de la Sarine, à proximité de son embouchure dans l’Aar. On retrouve quelques spécimens en bord de chemin à la sortie de la réserve naturelle de l’Oltigematt, avant le dernier pont de l’étape sur la Sarine.

Appelé en allemand Sanddorn, littéralement épine des sables, Hippophae rhamnoides est l’unique représentant indigène de la famille des Eléagnacées. Sa floraison, qui apparaît entre avril et mai, se manifeste avant l’émergence des premières feuilles. L’argousier est dioïque: certains plans ne portent que des fleurs mâles, et d’autres que des femelles. Les filles ne font que peu de fleurs (elles sont en forme de petites grappes très discrètes), alors que les garçons laissent apparaître de courts chatons brunâtres sessiles, attachés directement aux rameaux.

Ne cherchez donc pas de fruits sur un arbre mâle: vous n’en trouverez pas. Sur les arbres femelles, les fruits sont disposés vers l’intérieur et protégés par d’impressionnantes épines, qui rendent leurs récoltes difficiles pour l’humain; de quoi faire le bonheur les oiseaux! Les feuilles de l’argousier, dont la forme fait penser au saule, sont de couleur vert mat sur le dessus et joliment argentées au-dessous; elles lui valent le surnom de «saule épineux».

Avec ses fruits orange vif, l’argousier illumine les rives et les pentes rocheuses dès l’automne venu et jusqu’au début de l’hiver. Ses baies sont gorgées de vitamine C: elles en contiennent 30 fois plus que les oranges, de quoi en faire un super aliment pour passer l’hiver. Avec ses fruits acidulés, les gourmets confectionnent d’excellentes marmelades ou sirops. Sans ajout de sucre, la consommation des fruits ou de leur jus va chatouiller les zygomatiques par leur richesse en acide ascorbique ou vitamine C, qui aide notamment l’organisme à lutter contre les virus et les bactéries.

argousier au source de la sarine

KALLNACH-GÜMMENEN

Longueur: 13.9 km

Montée: 296 m

Descente: 251 m

Altitude min.: 445 m

Altitude max: 535 m

A pied en été, selon SuisseMobile: 3h40

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aux sources de la sarine etape 1 kallnach guemmenen

#ASDLS - L'ÉTAPE 1 - EN IMAGES

Cliquer sur la galerie pour agrandir les photos. Aperçu des plantes et des paysages rencontrées au fil de cette première étape, entre Kallnach et Gümmenen. © C&E. Roggen-Crausaz

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